Bonjour, les gens...
Je m'en vais vous narrer l'histoire d'un mec...
C'est l'histoire d'un mec... qui bosse comme un malade pour faire décoller la petite boîte qu'il a créée. De très tôt le matin à très tard le soir, plus quelques weekends, il bosse. Et, un jour, toutes les urgences ayat été gérées, il décide que c'est vendredi et que merde, ça va bien comme ça, on prend la moto et on va profiter d'une journée de liberté pour se faire un peu plaisir.
Mais voilà, la moto du mec, elle a un mneu arrière qu'on dirait un slick et des soupapes qui chantent «règle-moi, rèèèègle-moi !!!»
Donc, le mec, consciencieux et soigneux de sa monture, décide de consacrer une partie de sa journée à son petit cheval de fer : il va dès potron-minet chez un motociste connu de sa région faire remplacer la semelle défaillante, puis après un couscous de bon aloi avec quelques potes, passe dans un petit bouclard qui vient d'ouvrir pas loin, et où on peut mécaniquer avec des super-outils et une table hydraulique pour pas cher.
Là, le mec règle ses soupapes.
Et, avec le sentiment du devoir accompli, il prend la route vers chez lui, pour une soirée tranquille et une bonne nuit de repos, toutes deux préludes à une journée de virolothérapie intensive, planifiée pour le lendemain.
Arrivé à un feu tricolore, juste avant de prendre la rocade, le mec sent un souffle puissant sur la face interne de son mollet droit... Le feu passse au vert et, la bretelle d'accélération de la rocade étant justement prévue pour ça, le mec accélère en grand pour entrer sur le rocade à une vitesse civilisée.
Sauf que...
Lors de l'accélération, le souffle précédemment ressenti devient une tornade force 8, agrémentée d'une très désagréable sensation humide. Le mec rend des gaz, met ses feux de détresse et tente de se vomir à peu près proprement sur le bande d'arrêt d'urgence.
Et là, le mec s'aperçoit avec horreur et stupéfaction que son brêlon n'est plus pourvu du bouchon de visite, situé sur le carter moteur, qui sert à observer les repères du volant d'alternateur, utiles, entre autres choses, pour....... régler le jeu aux soupapes.
Le mec se retrouve donc sur la B.A.U. de la rocade, à une bonne trentaine de kilomètres de chez lui, avec un trou de 3 cm de diamètre dans son carter moteur, par lequel le moindre tour du moteur expulse une grosse giclée d'huile, son 501 trempé d'huile et, pour faire bonne mesure, un mouchetis de Motul 5100 un peu partout sur le côté droit de la bécane (compte-tours rétro et pare-brise inclus). Un grand moment de solitude...
Il appelle des potes qui lui racontent qu'ils ont bien la remorque, mais pas la caisse avec la boule qui va bien et que donc, bon, tu'ois,....
Un «motard» qui passe, assis sur un Fazer bleu, lui fait un petit signe (regard interrogatif et pouce levé) genre «ça va bien ?». Notre mec répond par un signe sans ambiguïté que «non, pas du tout, mais alors vraiment pas du tout». Le gnôme en Fazer fait alors un geste que d'aucuns interprêtent comme «désolé, ami motard, j'ai pas d'outils» avant de remettre pleins gaz, ce qui ne fait que rajouter à la détresse grandissante du mec.
Sur ces entrefaites, il appelle un concessionnaire de la marque de son enclume, situé à 3-4 km de là, histoire de voir s'il a le bouchon en question en stock. Vu l'âge de l'os du mec (plus de 20 ans), c'est pas gagné... Mais on sait jamais et 3-4 km plus autant au retour pour éviter de passer la nuit sur la rocade, ça se tente...
Et là, tadaaaaaa !!!!
Deux motos s'arrêtent : une Buell pilotée par une motarde et un Guzzi avec un monsieur dessus. Après s'être enquis de la situation, la demoiselle décide d'aller chez le concess (qui a la pièce), pour chercher le bouchon. 10 minutes plus tard, elle revient et elle a même eu la super idée d'acheter un bidon d'huile, des fois que... Le mec remonte le bouchon en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire et tout le monde démarre, direction un bistro motard du coin, histoire de se mettre qqchose de chaud dans le cornet (passque mine de rien, ça pique un peu, au bord de la rocade, à l'ombre et en fin d'aprème).
Moralité : tant qu'on pourra encore raconter des histoires comme celle-là, il fera bon rouler à moto...
PS : Le mec, le pauvre n?ud même pas capable de serrer convenablement le bouchon de visite de carter de son GL650 Silverwing,... c'est moi.
PPS : la Louise en Buell, avec un sac à dos en forme de cercueil et des cheveux rouges,... c'est la Peste.
PPPS : T'es un amour, Géraldine, merci encore.
François